La députée démissionnaire du bloc « Watania », Mariem Laghmeni, a fait savoir que sept élus ont démissionné du bloc, tout en laissant entendre que d’autres démissions sont attendues.
À l’entame de la plénière du 6 octobre, le bloc Watania comptait 16 élus suite notamment à l’adhésion d’un certain nombre de députés, dont Mongi Rahoui audit bloc.
Dans une déclaration accordée mardi à l’agence TAP, Laghmeni explique cette vague de démissions par ce qu’elle qualifie de « mesure illégale prise par le vice-président du bloc Watania, Ridha Charfeddine ».
La députée précise, à cet effet, que l’article 11 du règlement intérieur du bloc Watania stipule que la convocation à une réunion du bloc doit se faire par le président du bloc ou les deux tiers des membres du bloc, alors que l’article 12 dudit règlement mentionne que cette invitation doit se faire 48h au minimum avant la tenue de la réunion, ce qui est contraire aux dispositions de la réunion à laquelle a appelé Ridha Charfeddine. Ce dernier avait appelé les députés du bloc 24h seulement avant la tenue de la réunion.
Concernant les motifs de sa démission du bloc, la députée Mariem Laghmeni, a indiqué que certains élus du mouvement Ennahdha sont les véritables instigateurs de la réunion présidée par Ridha Charfeddine. « Les députés du mouvement Ennahdha Noureddine Bhiri et Saïd Ferjani, ont encouragé certains députés du bloc Watania à prendre part à cette réunion », a-t-elle déclaré.
La députée a dénoncé dans la foulée la décision du bureau de l’Assemblée des Représentants du Peuple, lequel a établi officiellement Ridha Charfeddine en tant que nouveau président du bloc Al Watania, malgré l’absence de quorum dans la composition du bureau de l’ARP.
La députée précise, dans ce sens, que le bureau du parlement avait noté le retrait des représentants des blocs « démocratique » et de « la Réforme » à cause du décret-loi 116, ainsi que l’absence de la représentante du Parti Destourien Libre pour cause d’auto-confinement sanitaire, ce qui explique et confirme l’absence de quorum et rend de ce fait illégale la décision prise.
« Les députés du bloc Watania ne sont ni avec le maintien de Hatem Mliki à la tête du bloc, ni avec la présidence du bloc par Ridha Charfeddine, mais tiennent à ce que les procédures soient légales et légitimes », a affirmé Laghmeni, et d’ajouter que la justice administrative a été saisie pour trancher cette question.
Sur demande d’un tiers de ces membres, le bloc Watania a tenu une réunion, samedi dernier, au cours de laquelle Ridha Charfeddine, a été élu président du bloc pour l’année parlementaire 2020-2021 et Imed Ouled Jibril, vice-président pour la même période.
Hatem Mliki a estimé, quant à lui, que cette réunion était nulle et non avenue. Il a expliqué, dans une déclaration qu’il a signée en tant que président du groupe Watania, que « Ridha Charfeddine a convoqué une réunion du groupe sans un statut juridique qui le lui permet et malgré l’avertissement qui lui a été adressé par voie d’huissier notaire ».